La même semaine où Google annonce le lancement français de son projet documentaire sur le street art virtuel au Palais de Tokyo, un autre évènement lié au graffiti et de portée similaire a lieu au même musée – des travaux affichés sur les murs du sous-sol, qui, contrairement à l’exposition de Google, peuvent être vus en vrai, et, pour autant que l’on sache, sans violation de droits.
Cette exposition est organisée dans le sous-sol oublié de ce batiment. Il s’inscrit dans la continuité du travail commencé par les artistes graffeurs français Lek & Sowat, il y a quelques années, dont nous parlions ici.
Nommée Lasco Project, 3è édition, en l’honneur des grottes de Lascaux, dont les murs sont renommés pour leurs peintures préhistoriques, cette exposition au Palais de Tokyo, organisée par l’insaisissable Hugo Vitrani, est peut-être la meilleure, incluant entre autres des travaux du graffeur new-yorkais Futura 2000 et du pionnier anglais Mode 2. On y retrouve également ces artistes : Cleon Peterson (USA), Horfée (France), Ken Sortais (France), Evol (Allemagne), Vhils (Portugal), Cokney (France).
Œuvre par Horfé. Photo par Horfé pour Underground Paris.
(tout en haut) Oeuvre de Cleon Peterson, artiste basé à Los Angeles.
Cleon Peterson, un des illustrateurs de skateboard les plus recherchés, montre les thèmes principaux de l’exposition, dépeignant une dystopie vide de toute morale et justice – un paysage urbain ultra-violent, similaire à celui dans lequel il a été élevé.
Le travail de Horfé est exposé face à celui de Ken Sortais, ci-dessous, et ils tirent chacun leur inspiration du manga japonais “Violence Jack”. Les deux artistes vivent et travaillent à Paris, après avoir été diplômés de la prestigieuse école des Beaux-Arts de Paris.
Ken Sortais, tout en demeurant très actif dans les rues à travers le collectif artistique PAL (Peace and Love) mené avec Horfé, a développé une forte technique en atelier. Sortais a fait une exposition au Palais de Tokyo en 2011, après avoir gagné le prix du Salon de Montrouge la même année.
Mangas japonais “Violence Jack,” crée 1973 par Go Nagai au-dessous.
L’artiste portugais Vhils, de son vrai nom Alexandre Farto, a commencé sa carrière en peignant des trains, et ajoute un de ses inimitables portraits en pierre au sous-sol du Palais de Tokyo. Diplômé de l’école d’Art et du Design Central Saint Martins (Londres), Farto a été découvert par le public au Cans Festival de Bansky.
Œuvre par Vhils à le Palais de Tokyo, Lasco Project 3.
Evol, artiste basé à Berlin, crée de petites maisons en utilsant des blocs de béton, des pochoirs et des bombes de peinture. Son travail s’intéresse aux doutes concernant nos attentes dans la création d’une utopie architecturale et politique. Photo par Nicolas Gzeley.
L’artiste graffeur français Cokney propose pour Lasco des documents qu’il a reçu pour dommages criminels. Avec une amende 200 000 euros pour ses peintures illégales sur les trains et les bus, il s’oppose à cette décision. Il travaille également en tant qu’artiste tatoueur au studio parisien Hand In Glove.
Œuvre par Cokney à le Palais de Tokyo, Lasco Project 3.
Œuvre par Cokney à le Palais de Tokyo, Lasco Project 3.
Œuvre par Cokney à le Palais de Tokyo, Lasco Project 3.
Œuvre par Cokney à le Palais de Tokyo, Lasco Project 3.
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L’exposition Lasco Project 3 se tiendra jusqu’au 31 juillet au Palais de Tokyo, 13 avenue du Président Wilson, 75016, Paris.
Des visites guidées ont lieu les mercredis, samedis et dimanches à 12h30.
[Originally published 26 June, 2014]