Parlez-nous de votre milieu artistique, comment vous êtes vous rencontré et comment êtes vous arrivé à faire du street art.
JS : nous n’avions pas de formation artistique quand nous avons commencé à faire du street art, mais dans la famille de Jana, l’art a toujours occupé une place importante.D’une certaine manière la technique du pochoir n’a jamais été vraiment nouveau, son père étant sérigraphe.Par la suite Jana a étudié l’histoire de l’art et le multimédia.
Jana : Nous nous sommes rencontré à Madrid en 2004, alors que nous passions tous les deux un an en Espagne, il nous est même arrivé de vivre dans le même appartement. A cette période, Js a découvert la technique du pochoir après en avoir vu beaucoup dans les rues.Nous avons réalisé que c’était un moyen très simple et stimulant pour créer de l’art et de le montrer immédiatement.
Jana : Lorsque Js est revenu à Paris, il a découvert plus sur le street art et l’univers du pochoir.Il a rencontré Artiste Ouvrier qui lui a montré sa technique unique avec lui et ont fondé le collectif AOC.De retour en Autriche, j’ai également commencé à couper mes propres pochoirs.
Détail de la peinture Artiste-Ouvrier Rue Buot, 13ème arrondissement de Paris
JS : Quand Jana est venu vivre à Paris nous avons commencé à travailler ensemble.A ce moment là, nous avons commencé à développer un travail commun, inspiré par nos photos et notre intérêt pour l’architecture urbaine et le portrait.
Rue Jeanne d ‘Arc, 13é arrondissement de Paris
Qu’est-ce qu’il vous plaît dans le fait de peindre à Paris?
JS : Nous avons adoré vivre à Paris.Nous aimons vraiment cette ville. Paris offre de nombreux paysages différents. C’est différent de peindre dans le quartier de la Butte-aux-Cailles, rue Jeanne d’Arc ou à Ménilmontant.Nous aimons beaucoup cette diversité.
Quand nous voyageons, c’est très excitant de faire des choses dans des endroits que nous ne connaissons pas, que nous découvrons en même temps – mais peindre à Paris permet de réveiller nos souvenirs des lieux que nous connaissons déjà, laissant notre empreinte dans les rues que nous fréquentons quotidiennement.Il y a une sorte de nostalgie, mais c’est en fait un sentiment très agréable.
Buttes-aux-Cailles, 13ème arrondissement de Paris
Vous faites partie du collectif d’artistes créant au pochoir, Working Class Artists (WCA), créé avec Artiste Ouvrier. Dites-nous comment cela est arrivé et comment rejoindre l’équipe a influencé votre travail.
JS : Quand je suis revenu à Paris en 2005, j’ai rencontré Artiste-Ouvrier qui m’a invité à son atelier.Il a partagé avec moi son savoir-faire, sa technique de découpe de pochoir et de peinture, qui restent très originales. 6lex nous rendait visite, et au bout d’un moment, Artiste- ouvrier a décidé de fonder le collectif fin 2005.WCA s’est élargi plus tard, quand Jana nous a rejoint, avec Marybel et après cela à Hambourg avec Anne Pfirsich, Dash3ultra, Pihro et Quasikunst et dernièrement à Caen avec Adey et Sane2.Il n’a jamais été question d’être une simple équipe, mais plus une école, une façon pour Artiste Ouvrier de transmettre ses connaissances et pour nous tous de partager une même technique, de confronter différentes inspirations et de créer des oeuvres d’art différentes d’un artiste à l’autre».De nos jours, nous ne nous rencontrons pas très souvent vu que nous vivons tous loin les uns des autres, mais nous partageons toujours quelques liens forts.
Au-delà de toutes les compétences techniques, nous avons appris beaucoup de choses sur l’engagement et la philosophie d’être un artiste. Songez à ce que nous faisons et pourquoi, et aussi pourquoi nous choisissons de travailler sur tel ou tel sujet. Cela nous a permis de réfléchir à ce qui donne un sens à notre peinture et nous fait considerer nos choix plus profondément.
Rue Barault, 13é arrondissement de Paris
Vous vivez maintenant à Salzbourg. Vous vivez maintenant à Salzbourg. Dites-nous comment est la culture du street art en Autriche, comparé à Paris.
Jana : Nous habitons près de Salzbourg depuis bientôt quatre ans maintenant. C’est une ville petite et très sympa, mais on sent que la culture du street art est inexistante. Il y a quelques artistes, mais aucun – nous y compris, nous devons l’admettre – n’en fait vraiment. La ville est très propre avec une très forte culture de la musique classique et seulement très peu de gens semblent vraiment intéressés par le street art.
Cela reste différent à Vienne. Les lieux sont plus petits et plus jeunes que Paris. Aujourd’hui, plus de gens font la promotion de l’art de rue ou de l’organisation d’événements. Au cours des dernières années, de grands artistes ont peint de très grands murs à Vienne.
Comment choisissez-vous les murs sur lesquels vous allez peindre ? Préférez-vous certains contextes plus que d’autres ?
Js : Habituellement, nous préférons plus certains contextes, mais ils dépendent toujours de la peinture.Le mur lui-même est important – nous préférons des murs qui portent l’histoire mais nous sommes particulièrement attentifs à l’environnement : l’architecture et les gens qui y vivent. Nous aimons aussi beaucoup les lieux abandonnés.
Nous pensons qu’il est très important que notre travail corresponde à l’environnement et donne un certain sens. Nous essayons toujours de faire des liens entre ce que nous peignons et où nous peignons, souvent en y introduisant une sorte de jeu de réflexion ou de mise en abîme, mais aussi en représentant un certain sentiment que le lieu nous inspire.Voilà pourquoi nous aimons créer des images en particulier pour des endroits précis; après avoir repéré un endroit que nous aimons, nous y pensons de retour en studio afin de travailler dessus.
Place Monge, Paris’ 5th Arrondissement
Quel autres supports aimez-vous peindre et lequel a été le plus insolite ?
Jana : Nous aimons la peinture sur verre ou sur de vieilles portes de métal rouillé. Le plus insolite pour nous a été probablement de peindre un train à Bratislava. Peindre des trains n’a jamais fait partie de nos habitudes , mais nous avons eu l’occasion de le faire avec une autorisation lors d’ un festival et nous avons été très contents du résultat.
Rue Mouffetard, 5ème arrondissement de Paris
Rue Glaciere, 19é arrondissement de Paris
Vos peintures contiennent souvent des autoportraits, l’architecture, de lointains endroits, et sont parfois présentées comme des photos Polaroid. Racontez-nous l’une de vos œuvres, de l’idée à la réalisation.
JS : Ça commence toujours avec des photos.Nous sommes tous les deux dans la photographie, nous prenons beaucoup de photos dans notre vie quotidienne et lors de nos voyages; la plupart sont des villes, des détails architecturaux, des gens nous rencontrons et de nous-mêmes. Nous pouvons dire que la photographie – photos mais aussi l’acte de photographier sois-même – a un grand impact sur notre travail. Voilà pourquoi nous avons commencé à nous représenter avec des appareils photo, et également utiliser le format Polaroid pour nos peintures.
Notre façon de travailler favori est probablement comme citée plus tôt: trouver un endroit qui nous inspire, puis de retour à la maison, nous pensons à ce que nous pourrions faire avec.Soit nous utilisons un pochoir que nous avons déjà, ou nous recherchons une bonne photo, et même en prendre de nouvelles. Ensuite, nous l’imprimons en taille optimale, coupons le pochoir et les peignons. Parfois, nous préparons une affiche que nous allons coller.
Pourquoi le street art est important ?
Jana : Le street art est important parce que, dans un certain sens, il reste un moyen de libre expression (artistique) pour tout le monde et il nous permet d’échpper aux codes et aux règles de la société et du circuit de l’art traditionnel.
Quels sont vos projets pour 2012 ?
Jana : Nous attendons un grand changement dans notre vie cet été, et avant nous voulons voyager et peindre beaucoup.
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