Au cœur de Desio, en Italie, un modeste appartement de 700 pieds carrés a été transformé en un espace de connexion et d’émotion. Ce projet de rénovation, nommé Ode à la Luneétait dirigé par Studio Paradisiartificiali avec les conseils créatifs du styliste Giulia Taglialatelaen hommage au lien profond entre une mère et sa fille. Une maison conçue pour réunir, nourrir et refléter les liens intangibles qui unissent deux générations de femmes.
Le projet a commencé avec la demande d’une fille de créer un espace pour sa mère éloignée – un geste enraciné dans l’amour et le désir. Enraciné dans la dualité féminine avec deux vies en orbite l’une autour de l’autre, distinctes mais entrelacées, le concept s’apparente aux corps célestes dans une danse cosmique. Les concepteurs ont abordé cette tâche non pas comme des observateurs confinés par des murs, mais comme des conteurs tissant un récit de connexion, d’empathie et de rêves partagés.
Plutôt que d’envisager des intérieurs traditionnels, l’équipe de conception a imaginé un jardin métaphorique – un sanctuaire où les frontières entre le monde extérieur et le moi intérieur s’estompent. Ici, l’architecture n’est pas seulement fonctionnelle mais symbolique, offrant un espace psychologique où les habitants peuvent se reconnecter.
Le projet démarre avec un sol d’argile rouge terreuse, conférant à l’espace chaleur et stabilité. Au-dessus, une pergola géométrique s’élève, tirant la vie d’une fontaine circulaire au centre. Cette fontaine, c’est-à-dire le tapis rond, avec une carte astronomique gravée sous sa surface, ancre la maison dans un récit céleste, rappelant à ses habitants les forces cosmiques qui façonnent leur vie.
Chaque élément de l’espace parle au subconscient. La verdure luxuriante des haies topiaires forme les « murs » de la maison, un clin d’œil à la nature fluide et en constante évolution de la pensée humaine. Les cages à oiseaux ouvertes disséminées symbolisent la libération de l’esprit, tandis que les clés suspendues aux branches invitent à la contemplation : choisirez-vous de rester dans des limites familières ou d’ouvrir de nouveaux domaines de possibilités ?
Là où la verdure et l’argile ne dominent pas, une blancheur éthérée prend le dessus – une représentation de nuages qui remplissent l’espace de légèreté et de sérénité. L’appartement, bien que physiquement compact, devient vaste, invitant ses résidents à explorer non seulement ses recoins mais aussi leurs propres profondeurs.
À la tombée du crépuscule, le voyage mène à un sanctuaire caché dans le jardin : le nymphée, un lieu d’eau et de calme. Ici, le temps semble s’arrêter, offrant un moment d’introspection et de renaissance. Dans ce quartier calme, l’esprit de la maison se révèle pleinement : un espace non seulement pour vivre mais pour se transformer et se découvrir.
Au cœur de ce projet se trouve une ode à la Lune – symbole de l’intuition, du mystère et de l’essence féminine. La Lune, avec ses phases toujours changeantes, reflète la fluidité des émotions humaines et la complexité de la relation mère-fille. L’invocation poétique à la Lune, récitée dans le sanctuaire imaginé, capture l’essence de ce lien :
Oh, Lune,
J’ai traversé des vallées et des rivières pour t’atteindre.
J’ai dormi à même le sol et sous le regard vigilant d’un hibou.
Plus je cherchais le Chemin pour te trouver, plus je me perdais.
C’est toi qui m’as demandé de me perdre pour que je découvre qu’il n’y a pas qu’un seul chemin ;
il y en a beaucoup.
Les créatures de la nuit gardent votre secret.
Reine de l’intuition, Reine des rêves. Vous défiez la raison.
Je m’abandonne à l’oubli de ton regard hypnotique.
Plus je fuis l’inconnu, plus je te désire.
Non pas une étreinte chaleureuse mais une caresse évanescente que tu as pour moi.
Pas une image claire, mais une vision obscure.
Un miroir argenté révèle votre visage, mais ce n’était qu’un enchantement.
J’enfonce dans ton voile d’opaline, l’illusion de boire à ta fontaine.
Puis tu disparais silencieusement et tout autour de moi devient silencieux.
Dans un cycle sans fin, je continue à te chercher
Dans un cycle sans fin je trouve mon ombre.
Comme une servante fidèle à sa reine
Je reviens vers toi, enveloppé dans le mystère de ta Lumière glaciale.
La Lune devient une métaphore de l’attraction insaisissable mais magnétique de l’inconnu – un rappel que les voyages les plus profonds de la vie sont souvent ceux qui nous mènent vers des territoires inexplorés.
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Photographie par Valentina Sommariva.